L’assureur de demain : un préventeur ?
Les assureurs sont en ce moment très bousculés : ils vivent à la fois la transformation digitale et réglementaire …Le métier va considérablement changer dans les prochaines années !
Alors, pourquoi ne pas réfléchir dès à présent sur un positionnement qui a un bel avenir : la prévention ?
Nous allons étayer notre raisonnement autour de deux thèmes concernant plus particulièrement l’assurance dommage : les catastrophes naturelles et la cybercriminalité car ce sont des événements qui ont pour dénominateur commun des sinistres de grande ampleur.
En matière de catastrophes naturelles :
Les faits parlent d’aux mêmes : la série noire a débuté en septembre 2017 avec l’ouragan IRMA dont l’œil a dévasté les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. C’est le sinistre le plus important depuis 35 ans. Le coût des dégâts commis par cet ouragan devrait être bien supérieur à 200 millions d’euros. Quant aux inondations de fin janvier 2018, elles pourraient se rapprocher du même montant d’indemnisation. Dans ce domaine, les assureurs ne peuvent ni agir sur le phénomène lui-même ni sur sa couverture (décision de garantir le risque, déclaration de l’état de catastrophe naturelle, définition des périls couverts, conditions de couverture et franchises) puisque la garantie est légale. Il leur reste donc un domaine de prédilection : agir pour que les dommages soient au moins limités.
Les assureurs proposent déjà des outils de prévention : une grande compagnie italienne a mis au point une application qui permet d’avertir les utilisateurs des conditions climatiques et c’est cela qui est important AVEC une précision au km2. Car si on est prévenu par la météorologie nationale qu’un fort du coup de vent arrive, les météorologistes ont tendance à mettre le plus grand nombre de départements en alerte, ce qui fait que finalement on ne se sent plus trop concerné….Nous n’en sommes qu’aux balbutiements et les dispositifs demandent à être améliorés sans doute.
En ce qui concerne la cybercriminalité, la prise de conscience de ne plus être à l’abri d’une attaque de ce type existe bien dorénavant.
Tous les domaines sont concernés du particulier à l’entreprise en passant par la fonction publique. Par exemple, Uber le géant du VTC a révélé le 22 novembre 2017 avoir été victime d’une cyberattaque de grande ampleur un an plus tôt. Au total 57 millions de comptes utilisateurs ont été piratés. Nous sommes nombreux à avoir utilisé au moins une fois ce système très pratique d’acheminement d’un point à un autre, cela n’a donc rien de très rassurant pour le particulier ! Quant à Uber, il aurait payé aux pirates 100 M de dollars de rançon pour récupérer et détruire les données.
Autre exemple : les voitures sont devenues des ordinateurs roulants. On prévoit que les « cyber attaques » sur les voitures connectées vont inévitablement augmenter ces prochaines années et les constructeurs doivent agir. Dans ce domaine également les compagnies se positionnent petit à petit en matière de prévention en élaborant des produits sur mesure Au- delà de la garantie classique, ils proposent des recommandations en matière de prévention en fonction de l’activité et de l’exposition au risque. Ici également une réflexion profonde autour de la prévention s’impose autour d’actions de formation par exemple et d’outils créant des alertes.
En conclusion l’assureur de demain s’il sait bien négocier le virage de la prévention gérera moins de sinistres mais pourra enfin véhiculer une image positive qui permettra une forte fidélisation : on croisera enfin une nouvelle population : des assurés heureux !
Nathalie JAUSSAUD-OBITZ
Responsable Pédagogique
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